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<div class="pseudo">SHE'S A WARRIOR</div><div class="rang">PERHAPS HOPELESS ISN'T A PLACE, NOTHING BUT A STATE OF MIND<br>
</div></div><br><center><img src="https://static.tumblr.com/7417f32615839414d8ffe785198d07d7/r6wnk6l/Ow3o42vxs/tumblr_static_tumblr_static_44veyu88jv6ssk8c440occskk_640.png" class="cadre1"></center>
<div class="cadre1"><blockquote><x>2006 — LOS ANGELES</x> | Debout dans l'immense cuisine, Aloïs s'agite dans tous les sens. Une cuillère en bois coincée entre ses dents, la gamine devenue adolescente tente tant bien que mal de préparer quelque chose de potable. Son chignon devenu complètement flou laisse des mèches folles encadrer son visage légèrement humide. Elle attrape un pot de sauce tomate qu'elle s'empresse de verser dans la marmite fumante.
Un, deux, trois, quatre. Oui c'était bien quatre cuillères, ok, alors.. La poupée s'affère alors qu'une odeur de brûlé commence à caresser ses narines. Elle fronce automatiquement le nez avant de se retourner brusquement, renversant sa préparation sur le sol de marbre.
Et merde ! Elle ne sait plus où donner de la tête alors que tout autour d'elle hurle pour capter son attention. Aloïs finit par reprendre le dessus sur la panique qui l'envahissait. Aucune émotion de ce genre n'a de place chez elle. Soigneusement, elle coupe toute source de chaleur qui ne ferait qu'aggraver cette odeur de cramé ambiante. Le front en sueur, la poupée s'empresse de tenter de rattraper son massacre précédent. Mais elle fut interrompue par la personne qu'elle espérait ne pas voir fouler le sol de la cuisine.
Ma chérie, je t'avais dis de ne pas cuisiner. Un regard bienveillant se pose sur la jeune fille qui redevient automatiquement la gamine qu'elle fut autrefois. Son pouce vient caresser le haut de sa pommette afin d'y retirer un excédent de farine.
Je crois qu'il est temps d'engager un chef Loïs. Et il lui fit un de ses sourires dont il avait le secret. Un de ceux qui fait fondre la nymphe. Un soupir effleure ses lèvres rosées alors qu'une moue habituelle vient se figer sur son visage.
Très bien, puisque je vois que je suis nulle en cuisine, on engagera quelqu'un. Mais la gamine a horreur de s'avouer vaincue. La défaite a un goût amer pour celle qui frôle l'excellence indécente dans tout ce qu'elle entreprend.
Par contre je te préviens, il a intérêt à me faire des macarons au cassis, comme ceux que l'on a goûté en France l'été dernier. Aloïs ne le voit pas mais elle imagine très bien son père lever les yeux au ciel avant de rire. C'est d'ailleurs ce son qui résonne dans l'immense pièce alors qu'elle se défait de son tablier tâché. La gamine qui a grandis plus vite que prévu. A peine âgée de quatorze ans et déjà maîtresse de maison, mais la poupée l'a toujours été, d'une certaine façon. Grandir sans figure maternelle ne fut pas une chose aisée mais son paternel représente tout ce qu'elle a et une fois de plus, la vie lui arrachera encore une parcelle de son âme. Un bruit sourd vient la sortir de ses pensées alors qu'elle le voit en train de tousser, se tenant tant bien que mal au plan de travail.
Papa ! Je t'ai dis de te reposer, on te l'a tous dit, alors maintenant tu vas dans ta chambre c'est pas négociable, et je vais commander ou me débrouiller pour le dîner, ne t'en fais pas. Aloïs ne lui laisse pas le temps de négocier que déjà elle le pousse littéralement vers l'escalier trônant au milieu de la pièce à vivre. Une brise marine vient s'emparer de la villa alors que les rideaux de soie flottent. Aloïs s'empresse de fermer l'immense baie vitrée. Tout cela lui rappelle trop de souvenirs. Un père mourant à cause de son implication sans failles dans ses recherches, une mère absente qui les a abandonné définitivement après les cinq ans de la poupée. Cette maison représente la vie qu'elle a perdu, qui est en train de glisser entre ses doigts. Pourtant, elle ne se voit pas quitter cette ville qui l'a vu grandir. Mais elle ne sait pas ce qu'elle fera lorsque son père poussera son dernier souffle, ni ce qu'elle deviendra. Dans le fond, Aloïs espère que sa mère se manifestera et l'emmènera avec elle. Doux rêve qui persiste depuis toujours.
<x>2010 — LOS ANGELES</x> | Sac sur le dos, Aloïs fait les cent pas. Elle ne cesse de gratter l'éclair gravé sur sa peau depuis trois jours durant. Elle a d'abord tenté de le camoufler en essayant de se convaincre qu'elle était sortie et avait trop bu, oubliant tout ceci. Mais une phrase était en mode répétition dans son esprit et cela l'agaçait au plus haut point, l'empêchant de réfléchir clairement. L'agacement était tel qu'elle envoyait balader chaque personne essayant d'entrer en communication avec elle. Jusqu'à la conversation qui changea tout, jusqu'à bouleverser son destin. Parce qu'après tout, c'était bien de ça dont il était question. Sa "destinée" qu'on ne cessait de lui répéter. Mais tout cela n'avait pas de sens pour Aloïs la rationnelle. Pourtant le discours de son père était bien gravé dans un coin de son esprit non touché par cette phrase sans aucun sens qui la poursuivait depuis trois nuits.
Papa ! Je ne veux pas partir, je ne veux pas te laisser seul. Tout ça n'est que mensonges, ce sont tes médicaments qui te font délirer. Tout ceci n'est qu'un malentendu que je peux parfaitement expliquer. Il y a toujours une raison logique à tout. La gamine trouvera, comme toujours et il comprendra que tout ça n'était qu'un moment étrange qu'ils oublieront vite. Son sac tombe lourdement sur le sol avant qu'elle arrête de gesticuler pour venir croiser ses bras contre sa poitrine.
Ma puce, tout ne peut pas toujours s'expliquer. Tu es bien la fille de ta mère. Et c'est elle que tu dois rejoindre maintenant, le temps est compté. Si tu restes ici, tu attireras des choses que tu n'as même pas imaginé une seconde dans tes pires cauchemars. Va Loïs, il en est de ta protection, et de la mienne aussi si tu veux réellement me protéger. Son cœur de pierre se fend doucement alors que chacun des mots est un coup de poignard enfoncé dans sa chair vive. Mais la gamine ne pleurera pas, jamais. Elle ravale ses larmes et sa peine.
Je te jure que je reviendrais et que je trouverais de quoi te soigner. Si la magie existe, alors je trouverais ce que la sciences n'a pu élaborer. Je te fais la promesse, je ne pars pas indéfiniment Papa. Sa main vient trouver la place de son cœur alors que son paternel réplique comme s'ils étaient chacun la face d'un miroir. La poupée redresse son sac à dos et resserre sa queue de cheval. Un dernier regard, dont elle ignore qu'il sera pour l'éternité.
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<div class="cadre1"><blockquote><x>2011 — CALIFORNIE</x> | Assise sur le rebord d'une piscine, la poupée brune veille à ne tremper que ses pieds. Un pas de plus pourrait lui être fatal.
Je peux me joindre à toi ? La voix chaleureuse de Maven résonne dans ses oreilles alors qu'elle lui fait un signe de tête signant l'accord tacite entre eux.
Diomède est en train de roupiller, comme toujours. Mais je n'arrive pas à dormir, comme toi visiblement. Le silence s'installe alors que la gamine ne bronche pas et qu'aucun son ne vient effleurer ses lippes rosées.
C'est comme dingue de se dire que d'ici deux jours, nous serons dans un espèce de camp avec que des personnes comme nous, tu ne trouves pas ? Un petit haussement d'épaules en guise de réponse, Aloïs ne connaît pas vraiment le principe d'une conversation avec un être masculin n'étant pas son père. Elle en a très peu croisé durant sa vie. Il faut dire que ça n'est pas dans un pensionnat pour filles qu'elle risquait de croiser le sexe opposé.
Tu penses avoir qui comme parent divin ? Une question qu'elle s'est posée des centaines de fois durant ce voyage à risques. Qui donc peut être sa mère ? Certainement pas Aphrodite, pense-t-elle en laissant un sourire se greffer sur ses lèvres.
Tu rayonnes bien plus quand tu souris en tout cas. La poupée fait mine de ne pas être touchée par ce compliment bien que ce cela soit totalement l'inverse. Une vague de chaleur l'envahit et son estomac se tord. Elle ne comprend pas vraiment la signification de tout ça.
En tout cas, moi je pense que je suis le fils de Zeus ! Ou bien de Poséïdon ! Un mouvement de tête et un léger soupir animent la nymphe. Mais elle ne peut pas dire grand chose, elle aussi est quelque peu présomptueuse. Il s'agit là certainement d'un trait commun à chaque demi-dieu ou sang-mêlé, elle ne sait pas vraiment comment se définir pour le moment.
Héra. Le silence religieux se brise alors que le regard de Maven se pose sur la poupée de porcelaine.
Je pense que je pourrais avoir Héra comme mère. Oh oui, je pense que cela conviendrait bien à Mademoiselle-je-sais-tout ! Aloïs lui tire la langue en guise de réponse, alors que jamais auparavant elle n'avait fait une telle chose. Leurs rires se mêlent en même temps que la nuit s'obscurcit. Puis un bruit survient. Aucun des deux ne réagit, ils n'entendent rien si ce n'est le plaisir de l'instant présent.
Deux pour le prix d'un, quel joli cadeau vous me faîtes là mes mignons. Alors qu'ils se relèvent en hâte, ils voient la femme de ménage se transformer une chose énorme qu'ils ne sauraient décrire.
C'est une harpie je crois bien, je me rappelle d'avoir vu ça pendant mes cours. Et on ne t'a pas dit comment les tuer pendant tes cours ??? Chaque objet sur leur chemin leur sert d'arme de fortune. Mais ils ne peuvent que fuir, il s'agit là de leur unique moyen. La harpie insiste encore et encore, fonçant sur eux, manquant de les tuer mais se rapprochant un peu plus à chaque fois. Armée d'un morceau de métal trouvé non loin de là, Aloïs se surprend alors qu'elle combat avec agilité, dextérité et aisance. Les mouvements sont fluides et les stratégies fourmillent dans son esprit en ébullition. Alors qu'elle ne regardait pas, la harpie fonce sur Maven et ce fut le coup fatal.
Non ! Mais la poupée n'eut pas le temps de se reposer que déjà la créature s'attaque de nouveau à elle alors que le corps du demi-dieu vient de se réduire en poussières. Machinalement, elle croise ses bras protégeant son visage attendant le coup qui ne vint jamais. La harpie se heurte à elle comme si elle possédait un bouclier invisible. Le choc sonne le monstre qui finit par rendre son dernier souffle alors que Diomède porte le coup fatal.
Aloïs il faut que nous repartions. Nous ne pouvons plus rien pour Maven et mon devoir est de te protéger et de te ramener saine et sauve à la Colonie. Sans aucune vie en elle, la gamine se laisse faire alors que ses iris noisettes fixe ce tas de cendres qui jamais ne s'effacera de sa mémoire.
<x>2017 — COLONIE DES SANG-MÊLES</x> | Ses pieds s'enfoncent dans le sable légèrement humide. La brise marine lui rappelle son enfance. Cette enfance perdue à tout jamais dans les méandres des enfers. La poupée a bien trop connu la souffrance, la mort, la douleur pour n'être qu'une enfant innocente. Cette enfant est partie il y a bien longtemps, probablement n'a-t-elle jamais vraiment existé alors que sa mère l'a abandonné. Maintenant Aloïs comprend. Elle comprend pourquoi elle n'a pas pu rester auprès d'elle et elle ne lui en veut pas. Elle a eu, elle a un paternel remarquable qui l'a élevé comme une reine et lui a toujours donné tout ce dont elle avait besoin. Mais maintenant, elle souhaite plus que tout renouer des liens avec celle dont elle se sent proche et loin en même temps. Le sable caresse ses pieds nus et le soleil qui se lève illumine les traits fins de son visage. Ses iris noisettes deviennent ambrées au contact de l'astre solaire.
Aloïs, Aloïs. Son prénom résonne alors qu'elle tourne machinalement la tête sans ne rien voir.
Aloïs, rejoint moi. Je suis là. Un signe de sa mère, enfin, depuis le temps qu'elle attendait ce moment. Aucune nouvelle d'Athéna depuis presque cinq années, depuis qu'elle lui a offert sa chouette pour son vingtième anniversaire.
Rejoint moi dans l'océan Aloïs. Comme ensorcelée par cette voix maternelle, la poupée se diriger vers l'immensité salée face à elle. Ses pas se veulent rapide alors que la voix s'éteint doucement. L'eau est glacée pour un mois de mai. Mais elle sent à peine le froid contre sa peau de porcelaine. Sa robe, constituée de voiles d'un bleu pastel, se fonce à mesure que le liquide s'imprègne du tissu.
Ne t'arrête pas Aloïs, rejoint moi. Envoûtée par cette voix qu'elle a tant souhaité entendre durant des années, la gamine s'avance un peu plus encore dans les fonds marins. L'eau arrive au niveau de sa poitrine à présent alors que ses pieds se surélèvent jusqu'à ce que la position devienne inconfortable.
Continue, tu y es presque. Je t'ai attendu depuis si longtemps ma fille. Je suis là mère, ne partez pas. Un pas de plus, et un pas de plus, encore et encore jusqu'à ce que l'eau salée frôle son regard hypnotisé.
Plonge Aloïs, purifie toi pour que nos esprits entre en connexion. Ne rompt pas la communication, sous aucun prétexte. Et elle s'exécute la poupée. Dernier inspiration d'air alors qu'elle se retrouve dans les fonds marins. Son corps qui dégringole lourdement. L'oxygène qui manque. Ses poumons qui brûlent. La gamine se sent tirée vers le fond sans réussir à remonter. Elle n'a jamais réussi à nager mais cela lui était sortie de l'esprit alors qu'elle était guidé, aveuglement, par cette voix qui semble avoir disparue.
Transmet un message pour moi à ta mère. On ne se moque pas impunément du Roi des océans sans conséquences. Puis elle perdit connaissance.
Tu m'entends ? Oh tu m'entends ? Le soleil en plein visage, la gamine essaye d'ouvrir les yeux mais cela s'avère bien trop difficile. Immédiatement, elle se penche et crache une quantité importante d'eau.
Tu sais qu'on n'est pas immortels comme nos parents Princesse. Ca n'est pas parce que tu es une fille d'Athéna que tu peux survivre à tout. Le souffle saccadé, Aloïs essaye de se relever en vain. Ce n'est qu'au bout du troisième essai qu'elle arrive à s'asseoir et que sa vision s'éclaire.
Tu es qui toi ? Le ton est sec et son regard retrouve l'ardeur d'autrefois.
Juste celui qui vient de te sauver mais bon, rien de transcendant n'est ce pas ? Isaak Redwyne, fils d'Apollon, à ton service D'un coup sec, la poupée se remet sur ses deux jambes, vacille quelque peu avant de se diriger vers la Colonie.
Tu as entendu ce que je viens de te dire ? Tu vas où comme ça ? La nymphe continue son chemin, en essayant d'éviter le demi-dieu qui n'a de cesse que de se mettre sur son chemin.
J'aurais pu me sauver moi-même et je vais à mon bungalow me changer bien que cela ne te regarde pas. Aloïs finit par tracer sa route et semer celui qui était bien trop arrogant à son goût.
On se reverra !</blockquote></div></center>
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